LA MIENNE . . .

Porsche 968 roadster : Lee et Farrah

Photos: Jean-Rémy Macchia

Il avait envie d’une 968 depuis très longtemps. D’un exemplaire un peu rare, non pas pour frimer mais pour éviter les gris et bleus marine trop fréquents chez nous. Dénichée voici deux ans, cette version Amaranth Violet de 1995 a révélé un étonnant parcours.

Dire de la 968 qu’elle est née dans un contexte Porsche tourmenté relève de l’euphémisme. Chez Porsche, dans ces années-là, les crises, managériales, de gouvernance ou financières, étaient chroniques. Il s’agissait même d’une marque de fabrique de l’entreprise, qui ne devint une blue chip, excitant les convoitises, qu’à partir des disparitions quasi-simultanées des 928 et des 968 en 1995.

Avant cela, celle qui fut dessinée par le Batave Harm Lagay devait logiquement s’appeler 944 S3. Mais, compte tenu du nombre de modifications apportées, Porsche a décidé d’en faire un tout nouveau modèle. Il a conservé l’excellent châssis, l’empattement et les proportions de sa devancière mais en proposant une auto ronde à la place d’une autre aux lignes plus affûtées et tendues. Officiellement, seules 20 % des pièces sont communes. Ce qui, à l’usage et à l’observation, semble tout simplement impossible.

C’est précisément un modèle 94 que vous voyez aujourd’hui… L’un des derniers, donc, à avoir bénéficié de ce très complexe et très cher mode de fabrication : coque produite à Zuffenhausen et envoyée chez Karmann, pour l’assemblage de la carrosserie, avant la construction finale à l’usine. C’est l’une des raisons du tarif élevé de la voiture, souvent montré du doigt pour expliquer sa faible diffusion.

Pourtant, du talent, elle en possède, cette 968. L’autre raison de sa discrète et brève carrière – la plus courte de toutes les Porsche, en réalité – est la paresse affichée par le constructeur, également consécutive aux tiraillements internes nés au cours de sa gestation. (découvrez la suite de l’article dans le numéro 23).

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